En ce début d’année scolaire, on peut se demander si l’école, le collège, le lycée sont bien le lieu de prédilection des apprentissages ? Et comment donner envie d’apprendre à nos enfants ? Est-ce seulement une question de motivation ?
Et si la réussite des jeunes dépendait des stratégies qu’ils mettent eux-mêmes en place ? Et comment les aider à en changer quand cela ne fonctionne pas ?
C’est ce que je vous propose de découvrir dans l’article suivant
Qu’est-ce qu’apprendre ?
Apprendre, c’est prendre avec soi. Le sujet de l’apprentissage, sa vitesse, sa mémorisation, son utilisation, tout cela est variable d’un individu à un autre.
Prenons la lecture. De nombreuses méthodes existent et donnent des résultats différents en fonction de l’enfant et de son objectif d’apprentissage. On n’apprend pas à lire de la même façon quand on le fait avec l’envie de se servir de la lecture dans ses loisirs (lire moi-même mes livres, pouvoir raconter des histoires, devenir écrivain…) ou quand on le fait par nécessité ou injonction sociale (il faut apprendre à lire, j’en aurai besoin pour comprendre les consignes, etc).
Certains apprentissages sont dits naturels, comme la marche, la parole, la propreté. D’autres se font par choix, pour nourrir une passion ou un objectif. L’envie de grandir, la « soif d’apprendre », accompagnent spontanément l’enfant ou l’ado pour peu que le plaisir-récompense soit au rendez-vous.
Développer le plaisir d’apprendre
Pour avoir envie d’apprendre, l’enfant doit développer sa curiosité, son autonomie, la connaissance de ses ressources propres et sa confiance en lui.
Une des méthodes les plus efficaces est de :
· Valoriser, dans un premier temps, ce qu’il fait bien et avec plaisir tout en l’incitant à comprendre comment il s’y prend, ce qu’il pourrait améliorer…
· Pour l’amener ensuite à se questionner sur des sujets suscitant moins son intérêt. Il m’est arrivé de demander à un collégien qui n’aimait pas l’histoire « si tu avais 15 de moyenne en histoire, commencerais-tu à aimer cette matière et quel serait ton personnage historique préféré ?» Lors de notre rencontre suivante, il m’a annoncé avoir appris son cours d’histoire en y prenant du plaisir, il avait particulièrement aimé les anecdotes sur la vie de de Philippe le Bel !
Comprendre ses stratégies d’apprentissage
Je n’ai encore jamais rencontré de jeunes qui ne veulent pas réussir. En revanche, je vois souvent des jeunes qui, inconsciemment, mettent en place des stratégies pour éviter de réussir. Leur manque de confiance en eux et de maîtrise de la situation les poussent à se cacher derrière des croyances du style : « mon prof ne m’aime pas », « je suis nul », « j’ai pas de chance », « c’est pas de ma faute » … Et pourtant, se chercher des excuses ne fait pas avancer.
Il faut donc le pousser à trouver lui-même les raisons de ses difficultés et il ne sert à rien de l’accabler avec notre vision des choses « Si tu avais passé moins de temps sur tes écrans », « si tu avais travaillé plus ».
La solution consiste à amener le jeune à identifier les actions sur lesquelles il a un contrôle et à lui faire prendre conscience que s’il ne change rien à la façon dont il agit aujourd’hui alors demain, rien ne va changer.
On peut alors leur proposer deux pistes pour reprendre le contrôle de leurs apprentissages.
I- Analyser ses succès et ses erreurs
Que s’est-il réellement passé lors du contrôle ? Quand on pose cette question, on pense immédiatement aux erreurs sur la copie et aux points perdus.
Et si on proposait au jeune de prendre conscience de tout ce qu’il a su faire et de pourquoi il a réussi à le faire : « J’avais parfaitement mémorisé cette partie du cours. » « Je me suis servi de la question précédente pour commencer mon raisonnement. » « J’avais fait un exercice du même type pendant mes révisions » « Je me suis souvenu de l’anecdote racontée par le prof pendant le cours »…
Cette analyse permet de prendre conscience de ce qui marche pour pouvoir le reproduire.
Il faut ensuite inciter le jeune à analyser ce qui n’a pas marché et à s’interroger en détail les causes du blocage : « Je n’ai pas compris la consigne. », « j’ai commencé mon raisonnement mais je n’ai pas eu le temps de finir. », « je ne me souvenais plus de mon cours. », « je n’ai pas osé écrire ce que je savais car c’était incomplet. » …
Enfin il est important de l’aider à définir ce qu’il fera différemment la prochaine fois. Pour cela, vous pouvez consulter l'article les stratégies d’apprentissages gagnantes https://www.oc-coaching.fr/apprendre-comment-faire
II-Observer sa façon de travailler
Il s’agit là d’utiliser une notion très connue des neurosciences : la métacognition .
C’est un peu comme si je jeune était deux personnes à la fois : l’élève et le professeur. La partie professeur regarde le côté élève travailler, et lui fait des remarques critiques sur son travail. Cette analyse lui permet de comprendre quelles façons de travailler il peut modifier pour améliorer son résultat.
Quand j’accompagne un jeune, je lui propose toujours cette idée en lui demandant de réfléchir au test qu’il pourrait faire pour changer sa façon de travailler. Souvent le jeune décide d’essayer de travailler sans téléphone à proximité de son bureau, pour voir le résultat sur sa note.
Cette technique n’est ni intuitive ni spontanée, le parent peut proposer des questions ou des remarques bienveillantes : « J’ai l’impression que quand tu travailles le matin, c’est mieux. Qu’en penses-tu ? » sans attendre la réponse, c’est au jeune d’avoir cette réflexion.
En conclusion…
Face aux difficultés scolaires, il s’agit de comprendre les stratégies que l’élève met en place instinctivement pour réussir ou éviter de réussir. C’est ainsi qu’on peut lui permettre de trouver les méthodes et la motivation qui lui permettront de dépasser cette situation.
Tous les élèves ont envie et peuvent réussir.